C’est bien évidemment sur le Mont Saint-Martin que se trouve la Basilique Saint-Martin, fondée par l’évêque Eracle au Xe siècle. La nouvelle tour carrée fut achevée vers 1410. Le choeur et le vaisseau gothiques datent du XVIe siècle. La collégiale fut restaurée en 1840, en 1871 et actuellement, elle est basilique mineure depuis 1886. L’intention d ‘Eracle aurait été d’en faire la nouvelle cathédrale en remplacement de Notre-Dame et Saint-Lambert. En 1312, c’est dans la nuit du 3 au 4 août que le peuple, soutenu par le chapitre cathédral, mis le feu à la Collégiale Saint-Martin dans laquelle s’étaient réfugiés plusieurs dizaines de nobles qui périrent dans l’incendie. Cet épisode des luttes communales à Liège fut particulièrement violent et explique la destruction de l’église romane.Aujourd’hui, il ne reste rien de l’église romane primitive qui fut remplacée au XVIe siècle par l’édifice gothique dont les travaux de construction s’étalèrent de 1506 à 1542, sous le règne du prince-évêque Erard de La Marck. Le plan est de l’architecte Paul de Ryckel mais les travaux furent terminés sous la direction d’Arnold Van Mulcken qui fut aussi l’architecte de l’Eglise Abbatiale de Saint-Jacques et du Palais des Princes-Évêques. C’est à Saint-Martin que fut instituée la Fête-Dieu en 1246 à la suite des démarches effectuées par Sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Eve, recluse à la collégiale.
La basilique gothique classique actuelle possède de nombreux trésors dont un calvaire du début du XVIe siècle, le mausolée d’Eracle, une statue de bois polychrome du XVIe siècle, Notre-Dame de Saint-Séverin. Son patrimoine contient aussi la chapelle du Saint-Sacrement, ornée de médaillons de Jean Del Cour, la châsse de la bienheureuse Eve, des souvenirs de la Fête-Dieu. Après de nombreux aléas, l’église actuelle date du XVIe siècle et abrite, en son chœur, cinq verrières de la Renaissance qui constituent un des plus beaux exemples de vitraux de Wallonie. Une plaque funéraire représentant la charité figure à l’entrée de la basilique, une sculpture antérieure au XVe siècle représente la charité sur le transept sud. La tour clocher est surmonté de la statue du saint évêque.
nef
Une petite sculpture est encastrée dans l’appareil extérieur du transept sud, sous une fenêtre dans la basilique Saint Martin de Liège. La charité y est représentée assez classiquement: le saint cavalier est complètement retourné pour le partage du manteau et le pauvre recroquevillé à terre tient de la main droite un pan du manteau donné. le pauvre figure une couronne sur la tête lui conférant une proximité iconographique et symbolique forte avec le Christ.
La plaque qui figure à l’entrée de l’église est une ancienne plaque tumulaire . Elle date de 1468 et représente le donateur en prières devant le couple cheval -cavalier. Le donateur ) genoux est entouré des blasons qui pouvaient l’identifier. Le saint occupe une place très importante sur la pierre et se tourne pour couper le manteau ; le pauvre debout , quasi-nu, tourne le visage vers le spectateur témoin de son infortune.
statue couronnement de l’église
The Basilica of Saint Martin, founded by Bishop Eracle in the 10th century, is of course located on Mount Saint Martin. The new square tower was completed around 1410 and the Gothic choir and nave date from the 16th century. The collegiate church was restored in 1840, in 1871 and is now a minor basilica since 1886. Eracle’s intention was to make it the new cathedral to replace Notre-Dame and Saint-Lambert. In 1312, it was during the night of 3 to 4 August that the people, supported by the cathedral chapter, set fire to the Collegiate Church of Saint Martin, in which several dozen nobles had taken refuge and died in the fire. This episode in the communal struggles in Liege was particularly violent and explains the destruction of the Romanesque church. Today, nothing remains of the original Romanesque church, which was replaced in the 16th century by the Gothic building, the construction of which was spread out from 1506 to 1542, under the reign of Prince-Bishop Erard de La Marck. The plan was drawn up by the architect Paul de Ryckel, but the work was completed under the direction of Arnold Van Mulcken, who was also the architect of the Abbey Church of Saint-Jacques and the Palace of the Prince-Bishops. It was in Saint Martin’s that Corpus Christi was instituted in 1246 following the efforts of Saint Julienne de Cornillon and Blessed Eve, a recluse in the collegiate church.
The present classical Gothic basilica has many treasures, including a calvary from the early 16th century, the mausoleum of Eracle, a polychrome wooden statue from the 16th century, Notre-Dame de Saint-Séverin. Its heritage also includes the chapel of the Blessed Sacrament, decorated with medallions by Jean Del Cour, the shrine of Blessed Eve, and souvenirs of Corpus Christi. After many ups and downs, the present church dates from the 16th century and houses, in its choir, five Renaissance stained glass windows which constitute one of the most beautiful examples of stained glass in Wallonia. A funerary plaque representing charity appears at the entrance to the basilica, and a sculpture dating from before the 15th century represents charity on the south transept. The bell tower is topped by the statue of the holy bishop.
A small sculpture is embedded in the exterior of the south transept, under a window in the Basilica of Saint Martin in Liege. Charity is represented in a rather classical way: the holy rider is completely turned around for the sharing of the cloak and the poor man, curled up on the ground, holds a piece of the cloak in his right hand. The poor man is wearing a crown on his head, which gives him a strong iconographic and symbolic proximity to Christ.
The plaque at the entrance to the church is an old tumour plaque. It dates from 1468 and represents the donor in prayer before the horse and rider. The donor is kneeling and surrounded by the coats of arms that could identify him. The saint occupies a very important place on the stone and turns to cut the cloak; the poor man standing, almost naked, turns his face towards the spectator who witnesses his misfortune.